ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !

Pessa’h 2017 – Lundi 10 au soir et Mardi 11 avril

Pessa’h ou l’histoire d’une Libération
(par Josy Eisenberg)

Une des caractéristiques du judaïsme, c’est son rapport au temps, à ses propres rythmes, au détour des saisons ou des anniversaires.

Un des grands maîtres contemporains, Abraham Joshua Herchel, a même écrit un livre intitulé Les Bâtisseurs du temps. Il y démontre qu’à l’opposé de la civilisation gréco-romaine, puis chrétienne, où l’on bâtissait l’espace de l’Acropole aux cathédrales – le peuple juif, privé d’espace, a édifié un monument de temporalité. Édifier, pour être édifiant. Son calendrier est une école et une encyclopédie, avec deux temps forts :

Au printemps, Pessa’h : la Pâque.

À l’automne, Kippour : le jour du Pardon.

Ces deux fêtes incarnent deux des valeurs les plus fondamentales de la Torah : la liberté et l’éthique.

À l’instar de la Torah, elles ont suscité d’infinis commentaires et méditations. Curieusement, l’aspect le plus visible qu’elles ont en commun, en deçà de toutes leurs implications spirituelles, c’est le rôle central qu’y joue la nourriture. À Kippour, on jeûne ; à Pessa’h, on ne mange pas de pain : seulement du pain non levé, le pain azyme : la matza.

La fète de Pessa’h a tout d’abord sa source dans l’événement fondateur du peuple juif : la sortie d’Egypte, l’Exode. Un peuple opprimé – une horde d’esclaves – quitte en toute hâte la terre de servitude et accède à la liberté. Le peuple d’Israël, en un bref laps de temps, passe de la servitude au service de Dieu. II y trouve à la fois sa dignité et son identité.

Selon la Bible, cette libération ne fut point la conséquence d’une révolte ou d’une guerre, mais d’une série de miracles apparemment surnaturels. En les accomplissant – les Dix Plaies, la traversée à pied sec de la mer Rouge -, Dieu tint la promesse faite à Abraham. Néanmoins, les Hébreux eurent leur part à la libération. Il leur fut demandé de sacrifier un agneau – le fameux agneau pascal – et d’en mettre le sang sur le montant des portes de leurs maisons. Ceux qui accompliraient ce rite seraient épargnés lors de la dernière plaie : la mort de tous les premiers-nés.

Métaphoriquement, la Bible dit que «Dieu sauta par-dessus ces maisons». Sauter, faire exception : épargner. En hébreu, ce verbe se dit : pessa’h. D’où le nom de la fête. C’est l’origine de l’adjectif pascal : avec l’élision du S, il a donné le nom de Pâques. Dans le christianisme, on dit les Pâques ; les Juifs, eux, parlent de la Pâque.
Cette fête a, par la suite, reçu d’autres noms. Comme elle tombe toujours au moment de la première lune qui suit l’équinoxe du printemps, la Bible la surnomme déjà H’ag Ha Aviv : la fête du printemps. (Tel-Aviv, c’est le mont du printemps). On l’appelle également Zeman H’erouteinou : temps de notre libération et H’ag Hamatsot : la fête du pain azyme. Cette dénomination rappelle l’aspect le plus spectaculaire du moment où les Hébreux quittèrent l’Egypte. On leur enjoignit de partir sur-le-champ. Ils n’eurent point le temps de faire lever la pâte : ils consommèrent du pain azyme, qu’ils emportèrent ensuite comme viatique. En souvenir de cet épisode, on ne consomme pas de pain levé durant toute la durée de la fête. Dès le premier soir, on consomme seulement du pain azyme.
La durée de la fête varie selon que l’on vit en Israël – sept jours, comme l’exige la Torah – ou en Diaspora, où on la célèbre un jour de plus.

Le premier jour de Pessa’h tombe cette année le lundi 10 avril au soir. Toute la communauté est conviée à participer avec ferveur et enthousiasme aux offices de Pessa’h. Cette fête représente la libération du peuple juif et l’avènement, au terme de l’Exode, à une place particulière au sein de l’humanité.

Tous les administrateurs de nos associations communautaires vous souhaitent.

Hag Pessa’h Sameah,
Bonne fête de Pessa’h