
Le premier paragraphe de la sidra décrit le service du kohen (prêtre), dans le Temple, au matin venu : « le kohen enfilera son vêtement de lin (bad), il se vêtira de son pantalon de lin (bad)… il prélèvera la cendre que le feu aura consumé et il la placera près de l’autel » (Lévitique 6).
Le Rav Rubinstein (Cheérite Mena’hem, section Pin’has, p. 249) rapporte un bel enseignement du ‘Hatam Sofer : le terme « bad » désigne le lin et aussi la solitude. Le kohen est un homme qui se consacre à la spiritualité, à la réflexion, à la solitude inhérente à ce cheminement. Le kohen s’enveloppe littéralement de solitude, de cette solitude qui lui permet de se retrouver face à lui-même. Mais cette solitude n’est pas absolue puisque le kohen doit « élever la cendre » c’est-à-dire : élever les individus morts spirituellement, ne portant pas, ou plus, en eux d’avenir moral et religieux, et les orienter « près de l’autel ».
Le kohen balance ainsi entre des moments de solitude et des temps où il se tourne vers ceux et celles qui sont éloignées de la maison de D.ieu. Le kohen est un exemple. Selon la Torah, Israël constitue « une royauté de prêtres », c’est-à-dire un groupe d’homme qui vivent dans une certaine réserve et qui, dans le même temps, sont appelés à propager le message de la Torah. De ce point de vue, chaque juif est kohen à qui il appartient de conjuguer harmonieusement des différents temps : celui de l’enrichissement intérieur, et de celui la préoccupation de l’épanouissement spirituel d’autrui.
Rabbin Jacky Milewski
