« Hitler a déshonoré l’antisémitisme » écrivait Georges Bernanos au lendemain de la guerre. Cette phrase est choquante car elle laisse entendre qu’à un moment donné de sa très longue histoire, l’antisémitisme a pu être honorable. Mais ce qu’elle dit de vrai c’est qu’on ne pouvait plus être antisémite après Hitler, avec la même innocence, la même assurance, le même aplomb qu’avant. Cette haine désormais faisait honte, aussi, les enfants juifs du baby boom et les enfants de ces enfants en ont-ils été protégés On pouvait raisonnablement penser que cette vision du monde était chose du passé et qu’elle ne se relèverait jamais. Mais les choses ont changé :

Les élèves juifs sont de plus en plus nombreux à quitter l’enseignement public, Dieudonné et Alain Soral font avec leur théorie complotiste et leur négationnisme militant un carton sur la toile, les actes antisémites sont en progression constante et la France est devenue le premier pays d’émigration vers Israël.Je demanderai donc à mes invités : que se passe-t-il ? La brève parenthèse du déshonneur s’est-elle refermée ?

information

Le colloque « Antisémitisme en France XIXè-XXIè siècle », dirigé par Dominique Schnapper, éminente sociologue et présidente du mahjJ l’historienne Perrine Simon-Nahum, Paul Salmona, directeur du mahJ et Thierry Grillet, directeur de la diffusion culturelle de la BnF, aura lieu les jeudi 10 et vendredi 11 mars 2016 au mahJ et le samedi 12 mars à la BnF.

illustration – Abel Pann Le juif accusé par les nations réunies Paris, 1915-1916 • Crédits : © mahJ

Comment expliquer qu’au XXIe siècle, l’antisémitisme demeure l’une des représentations du monde les mieux partagées ? Que nous enseigne notre histoire nationale au regard des manifestations actuelles d’antisémitisme ? Quelles réponses pouvons-nous y apporter ? Telles sont quelques-unes des interrogations auxquelles les 25 spécialistes réunis pendant ces 3 jours tenteront de répondre.

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