
La vérification du hamets, « bedikat hamets »
La veille du 14 Nissan, à la tombée de la nuit, on doit rechercher le hamets à la lumière d’une bougie. Avant de commencer cette recherche, il est de coutume de placer dans différents endroits de la maison, 10 petits morceaux de hamets enveloppés dans du papier aluminium afin de ne pas disperser de nouvelles miettes de pains dans la maison. Puis l’on récite la bénédiction suivante :
בָּרוּךְ אַתָּה יְהוָה אֱלֹהינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְוֹתָיו וְצִוָּנוּ עַל בִּיעוּר חָמֵץ
Baroukh Ata Ado-Naï Elo-Hénou Mélèkh Haôlam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Al Biour hamets
Source de bénédiction tu es Achem, Roi de l’univers, qui nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonné le brûlage du hamets.
L’annulation du hamets, « Bitoul hamets »
Après avoir nettoyé la maison, récité la prière de la bedikat hamets et vérifié chaque recoin à la lueur de la bougie, nous faisons une prière pour exprimer que tout le reste du hamets que nous avons en notre possession mais que nous n’avons pas vu ou qui est tout simplement inaccessible soit considéré comme nul et poussière. Il est important de lire cette prière dans une langue que l’on comprend. C’est pourquoi, si on ne comprend pas le sens de ces mots en araméen, on les dira dans une autre langue:
כל חמץ ושאור שישנו ברשותי, שלא ראיתיו ושלא ביערתיו, ייבטל ויהיה הפקר כעפר הארץ
Kol hamira véhamia déika birchouti déhazité oudéla hazité débiarté ou déla biarté livtil véléhévé kéafra déareâ
Que tout hamets ou tout levain qui se trouve en ma possession, que je n’ai pas vu et dont je n’ai pas connaissance ou que j’ai vu et que je n’ai pas détruit soit annulé et considéré comme la poussière de la terre ».
La destruction du hamets, « biour hamets »
La destruction du hamets consiste à brûler les derniers morceaux de hamets qu’il nous reste au matin du 14 Nissan 5775. Donc au matin du 3 Avril 2015.
Pessah est une fête commémorative de notre sortie d’Egypte. Cette commémoration se déroule par le biais de lecture de la haggadah, par une atmosphère de joie liée à notre délivrance et aussi par celui des sens. L’ouïe va bien entendu être sollicitée tout au long du seder avec de nombreux chants et récit de la haggadah. Le sens du goût va être utilisé par le biais de différents plats complexes au goût amer pour nous faire ressentir à très moindre échelle l’amertume des bénés Israël en Egypte. Le sens de la vue va être évoqué par le biais du zroa netouya qui représentera la force avec laquelle Achem nous a fait sortir d’Egypte. Enfin le sens du touché sera utilisé lors de la commémoration des 10 plais d’Egypte en trempant successivement notre index et notre doigt dans de l’eau amer et de l’eau pure. La sollicitation de tous ses sens a pour but de nous faire ressentir au maximum ce qu’ont pu vivre les bénés Israël lors de la sortie d’Egypte et ainsi d’accomplir au mieux la mitsva de faire comme si nous étions réellement sortis d’Egypte.
Il existe plusieurs façons de détruire le hamets:
On peut le brûler
On peut l’émietter finement au vent
On peut y verser un liquide non comestible le rendant ainsi inapte à la consommation
On peut encore le jeter à la mer
il est de coutume de brûler à cette occasion les loulaves que nous aurions garder depuis soukhot.
La composition du plateau de Pessah
Matsa
La matsa est l’élément toujours présent du plateau de Pessah, de même que dans le plateau de chabbat se trouvent les halots. Les matsots doivent être au minimum de 3 dans le plateau de Pessah. Aussi, il est conseillé d’utiliser de la matsa chmoura pour faire le motsi ainsi que la mitsva d’afikoman lors du repas.
Zroa
Le zroa est un os grillé généralement d’agneau bien que l’on puisse utiliser un os de poulet. Il représente le « bras étendu » zroa nétouya, avec lequel Achem nous a fait sortir d’Egypte et symbolisera également le korban Pessah, le sacrifice de Pessah. On ne le mangera pas pendant le seder. De même, il nous est défendu de consommer ce soir-là toute viande grillée. On pourra toutefois le manger le lendemain.
Beitsa
C’est un œuf dur. Lorsque le Temple existait encore, on offrait un deuxième sacrifice appelé korban hagiga qui lui, était consommé en plat principal. Ainsi, en commémoration de la destruction du 2ème Temple, on le mange en signe de deuil. Comme il est dit : « je placerai Yerouchalayim au-dessus de mes plus grandes joies ». A ce propos, les Sages du Talmud nous font d’ailleurs remarquer que chaque année, le jour de la semaine où tombe le premier jour de Pessah est le même que celui où tombe Ticha Beav, jour de la destruction du Temple.
Maror
Le maror est une préparation constituée principalement d’aliments amers afin de nous faire percevoir l’amertume que ressentaient nos ancêtres en Egypte infligée par les égyptiens. Parmi les légumes autorisés pour accomplir la mitsva de maror, la laitue est utilisée le plus couramment. On trempera le maror dans la harosset pour atténuer un peu son gout amer, mais on prendra garde de ne pas trop adoucir le maror.
Harosset
La harosset est également un plat d’une composition complexe et il symbolise le mortier avec lequel nos ancêtres fabriquèrent des briques pour les égyptiens. Il est composé de dattes, de noix, de pommes, d’amandes et d’autres ingrédients que l’on ajoute parfois. On utilise du vin rouge pour délayer le mélange et aura également pour but de rappeler le sang versé des nouveau-nés d’Israël qui entaient utilisés pour remplacer les briques lors des constructions. Un décret de Pharaon qui le paya par la mort de son propre fils lors de la 10ème plaie d’Egypte, la mort des premiers né.
Karpas
Le karpas est un légume sur lequel on peut dire la bénédiction « Boré peri haadama ». On utilise généralement le persil, le céleri, le radis ou la pomme de terre mais on peut également utiliser la carotte ou de l’ognon. On le trempe dans de l’eau salée en souvenir des larmes versées par nos ancêtres, esclaves en Egypte.
Hazeret
La hazeret est en fait de la laitue tout comme le maror. Certaines illustrations du plat du seder indiquent en effet maror une seconde fois, à la place de hazeret. De nos jours on nomme, à tort, hazeret le raifort. Cette méprise est due à l’ancienne coutume d’ajouter du raifort à la laitue mangée avec la matsa, pour la rendre un peu plus amère la 3ème fois.
