Souscription pour restaurer l’ilot historique de la synagogue

L’Association communautaire israélite de Troyes lance un appel à souscription auprès de tous les Aubois soucieux de leur patrimoine. J.-M. VAN HOUTTE

La communauté juive de Troyes est aussi celle de Rachi, le plus grand commentateur de la Torah: un maître de l’exégèse juive, qui a vécu à Troyes au XII’ siècle et dont le nom résonne dans toutes les communautés du monde aujourd’hui encore …

C’est pourquoi l’appel de l’Association communautaire israélite de Troyes (ACI) a été entendu dans le monde entier et que la communauté a rassemblé des dons qui lui permettront de restaurer trois cours de l’ensemble immobilier occupé depuis les années 60 par le lieu de culte, indiquent René Pitoun et Philippe Bokobza, co-président et administrateur de l’ACI.

Si, en 2011, l’ACI a restauré l’ensemble des façades rue Brunneval, les bâtiments eux-mêmes sont aujourd’hui menacés de péril… La synagogue de Troyes est installée dans les maisons n° 5, 7. et 9. Un ensemble immobilier d’environ 2 000 m2 en développé, couvert par quelque 700 m2 de toitures. Des maisons du coeur du Bouchon, vraisemblablement élevées au XVIème siècle après le grand incendie de 1524. Si elles ont été modifiées au cours des siècles, la première est une maison noble (n° 5) qui comportait jadis grand escalier, jardin, écurie, grille ouvragée … tandis que les deux suivantes (n°’ 7 et 9), plus modestes, ont sans doute eu une vocation artisanale.

C’est ce que montrent les recherches de l’historienne attachée au service du secteur sauvegardé.

Porté par des fondations philanthropiques juives (la fondation Safra de Genève et la fondationMatanel à Luxembourg), la Ville de Troyes (secteur sauvegardé), la fondation du patrimoine de Champagne-Ardenne, ce projet fait l’objet d’une souscription actuellement ouverte.

Le concours des Aubois et de tous les défenseurs du patrimoine permettra de contribuer à la restauration de ces trois maisons. Le montant des dons pourra être fiscalisé.

Il complétera le financement apporté par les communautés israélites de par le monde.

Quant à la salle de prière elle même, elle est assez adroitement installée dans l’ancienne cour de l’hôtel noble, au n° 5. Le ministère de l’intérieur, ministère des Cultes a également été sollicité pour l’ensemble du projet, dont le maître d’oeuvre est l’architecte troyen Gregor Kouyoumdjian.