
23 JANVIER 2020 – Discours d’Emmanuel Macron, face aux français d’Israë
Je finirai sur cette anecdote qui m’a beaucoup touché tout à l’heure. J’étais avec Saül qui était dans les survivants. Il doit être là, avec nous d’ailleurs et qui est né en Pologne, qui était à Auschwitz et qui était à Roglit tout à l’heure, qui a allumé la flamme à côté de nous avec Serge.
Il m’a dit : quand la guerre s’est terminée, c’est la France qui m’a accueilli avant que je vienne en Israël et la France m’a formidablement accueilli. Il m’a dit : je ne parlais presque pas français mais j’avais quelques mots, parce que j’avais appris chez moi, en Pologne, les traductions françaises de Rachi de Troyes, qui était rabbin, c’est pour ça que j’ai dit Rabbii
Ce dire qu’un rabbin médiéval de la ville de Troyes, a pu, à un moment donné, semer quelque chose qui a permis à un enfant, juif polonais, de saisir une main tendue alors qu’il n’avait plus rien et de le dire, 70 ans après à un président de la République française à Roglit.
Il doit être par là. Je me dis que la vie est formidablement inventive et pleine d’espoir, mais je veux vous dire aussi que rien dans ce que vous faites en particulier ici n’est innocent et peut-être que vous serez chacune et chacun le Rachi de Troyes du Saül qui n’est pas né.
Pensez-y à chaque fois parce que vous vivez dans des lieux d’histoire et sans doute un moment où on fait l’histoire. C’est ça aussi un peu de votre place ici. Alors merci à toutes et tous. Je suis fier de vous et je compte sur vous.
Vive la République ! Vive la France ! Vive l’amitié entre l’Israël et la France !