C’est une restauration majeure. Les quatre cours et trois maisons de l’ensemble immobilier de la synagogue sont en pleine rénovation.
Les travaux aux 5, 7 et 9 de la rue Brunneval sont loin d’être finis. Mais ils avancent à grands pas.
Les adhérents de l’Association Sauvegarde et Avenir de Troyes ont pu s’en rendre compte hier matin au cours d’une visite de chantier.
Les quatre cours et trois maisons de cet ensemble immobilier de 2 OOOm2 en cours de rénovation, ne sont bien sûr pas ceux où Rachi de Troyes enseigna les écritures au XIIe siècle – la communauté juive était alors installée entre Saint-Frobert et le château des Comtes de Champagne.
## Un dais de verre pour la salle de prière
Mais la communauté qui l’habite est bien l’héritière de celle de Rachi.
La salle de prière de la synagogue, installée rue Brunneval en 1960, trouvera même un nouvel éclat lors de la prochaine tranche de travaux qui prévoit de la recouvrir d’un dais de verre.
Pour l’heure, les travaux lancés en 2011 et supervisés par l’architecte troyen Grégor Kouyoumdjian, ont déjà permis la restauration des toitures et de trois façades sur la rue Brunneval, et celle de deux somptueuses cours intérieures.
Les bâtiments ont retrouvé leurs pans de bois de couleur ocre, leurs huisseries à petits carreaux, et leurs toitures en tuiles plates anciennes ou en ardoise espagnole.
« il faut deux artisans pendant cinq jours pour monter une lucarne en ardoise », précise René Pitoun, qui copréside avec Charles Aidan l’Association Communautaire Israélite (ACI) qui supervise les travaux et les financements.
## L’auteur français le plus traduit au monde
Des financements conséquents mais presque finalisés : la rénovation de l’ensemble immobilier est bouclée à 75 %. «li nous reste à trouver 25 % », annonce Philippe Bakobza qui se félicite de l’élan autour du projet.
Les dons multiples sont venus de la Communauté, mais aussi de particuliers troyens, de défenseurs du patrimoine, de l’évêque de Troyes ou encore de grandes fondations philanthropiques comme Safra et Matanel.
«Une fondation de New York nous a même donné 10 000 $», précise Philippe Bakobza en rappelant la notoriété de Rachi.
« Rachi est l’auteur français le plus traduit au monde, loin devant Victor Hugo. » « Salomon Rachi, né et mort à Troyes ( 1040-1105 ), est quelqu’un d’universel.
On ne peut pas lire et appréhender la Bible sans lui », insiste Maurice Assaraf en présentant l’un des rouleaux des Écritures, vieux de deux cents ans.
L’îlot de la synagogue, dont la rénovation pourrait être terminée fin 2015, devrait accueillir le Centre Culturel dédié à Rachi : avec des pièces de vie communautaires, un espace dédié à la mémoire de Rachi, un accueil pour les visiteurs et une maison d’études (formation, séminaires) souhaitant découvrir la philosophie du rabbin troyen.
Thierry Péchinot
