Czeslawa Kwoka, 14 ans, est morte 4 mois après son arrivée à Auschwitz-Birkenau. Une artiste brésilienne a colorisé les clichés pris à son arrivée.
Czeslawa Kwoka est décédée en mars 1943, à l’âge de 14 ans, dans le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. D’elle, il ne reste que des photographies, prises lors de son arrivée au camp. Aujourd’hui, ces clichés semblent comme ramener cette jeune Polonaise à la vie, colorisés par l’artiste brésilienne Marina Amaral, et relayés par de nombreux médias, dont Indy100. Sur Twitter, l’artiste explique croire « vraiment au pouvoir que revêt le fait de voir des visages comme celui de Czeslawa en couleur ». Car, selon elle, il est alors « bien plus facile de s’identifier à ces personnes ».
Elle était si jeune et si terrifiée. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était là et elle ne comprenait rien de ce qu’on lui disait.
Czeslawa Kwoka et sa mère Katarzyna ont été déportées ensemble dans le camp d’Auschwitz-Birkenau en décembre 1942. L’adolescente est alors l’une des 230 000 mineurs à avoir séjourné au camp pendant la Seconde Guerre mondiale, précise Franceinfo. Les deux Polonaises sont considérées comme des prisonnières politiques, comme en attestent les triangles rouges sur leurs uniformes. À son arrivée, l’adolescente est photographiée par Wilhelm Brasse, lui-même déporté. Sous la contrainte, il a pris en photo des dizaines de milliers de prisonniers qui entraient alors à Auschwitz. En 1945, rapporte Franceinfo, les nazis lui avaient ordonné de détruire tous les négatifs, ce qu’il n’a pas fait. Depuis, les clichés sont exposés au musée national d’Auschwitz-Birkenau.
En 2007, pour la BBC, le photographe Wilhelm Brasse s’était souvenu du jour où il avait photographié Czeslawa Kwoka. « Elle était si jeune et si terrifiée. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était là et elle ne comprenait rien de ce qu’on lui disait », a-t-il ainsi raconté. Il s’est également rappelé qu’une Kapo, une femme qui encadrait l’arrivée des nouveaux arrivants au camp de concentration, a pris un bâton et a frappé à plusieurs reprises l’adolescente au visage. Les marques de ces coups sont visibles sur les clichés colorisés par Marina Amaral.
»Réelle »
Marina Amaral a confié à Indy100 que, lorsqu’elle a découvert le cliché de l’adolescente, elle n’a pu s’empêcher de « penser à l’expression de son visage, et ce, pendant des jours ». « Et c’est là que j’ai su que je me devais de restaurer sa photo et de la montrer au plus de gens possible. »
Son travail a ému de nombreux internautes, dont beaucoup ont témoigné leur gratitude à l’artiste pour son travail de mémoire. « Merci de continuer de nous montrer l’histoire pour ce qu’elle est, une réalité. Vous pouvez être fière de votre travail », écrit un internaute sur Twitter. Une autre, Polonaise, reconnaît que cette « partie de l’histoire polonaise est si douloureuse », mais remercie l’artiste d’avoir rendu cette jeune adolescente « réelle » aux yeux du monde.
Czeslawa Kwoka est décédée le 12 mars 1943 d’une injection de phénol dans le cœur.